10.07.2024

Quel impact sur ma retraite si je ne cotise plus ?

Comprendre les cotisations de retraite et d’assurance est essentiel pour votre avenir financier. Découvrez les pièges à éviter en lien avec la LPP et l’AVS en cas de séjour longue durée hors de Suisse ou de congé non payé notamment. Évitez les lacunes coûteuses et assurez votre sécurité  !

Comme vous le savez, il est crucial d’anticiper les risques liés aux lacunes de cotisations pour éviter des répercussions négatives sur votre retraite. On affirme que l’AVS et la prévoyance professionnelle doivent maintenir le niveau de vie précédant le départ à la retraite. C’est le cas si l’on a suffisamment cotisé dès l’âge de 20 ans et jusqu’à l’âge de référence, qui est aujourd’hui de 65 ans. Cependant, toute interruption ou diminution du revenu mérite votre attention, dès le début de votre carrière.

Retrouvez dans cet article les différents points qu’il est important de prendre en considération.

  1. La LPP
  2. Cotisations LPP sans activité lucrative
  3. L’AVS

 

1. La LPP

Les cotisations épargne LPP alimentent votre compte individuel et constituent votre avoir de vieillesse. Ce compte est alimenté par les cotisations de l’employeur qui verse au moins 50% de la cotisation et les vôtres via des retenues sur le salaire.

Le montant des cotisations épargne LPP (appelées bonifications de vieillesse) dépend en règle générale du plan de prévoyance, de votre salaire et de votre âge.

Selon le règlement de la caisse de pension, vous avez la possibilité de prendre votre retraite de manière anticipée ou ajournée, sous forme de rente, de capital total ou partiel. L’avoir de vieillesse accumulé tout au long de votre vie professionnelle sert de base de calcul au moment de votre mise à la retraite. Ainsi, toute interruption des cotisations LPP se traduit par une lacune sur l’avoir accumulé qui entraînera des prestations diminuées au moment de la retraite si vous avez déjà fait le choix d’en bénéficier sous forme de rente.

Comment y remédier ? Vous avez la possibilité de procéder à un ou plusieurs rachats pour combler d’éventuelles lacunes. Une démarche fiscalement intéressante, car elle vous permet, en règle générale, de déduire le montant du rachat de votre revenu imposable.

Votre institution de prévoyance vous renseignera quant aux modalités de calcul du rachat qui s’appliquent à votre plan de prévoyance. En effet, plusieurs facteurs peuvent entrer en ligne de compte, tels que votre salaire assuré, votre âge, le montant de votre compte individuel accumulé, et la durée de cotisations. Votre décompte annuel de prévoyance stipule aussi le montant exact que vous pouvez racheter pour combler des lacunes.

 

2. Cotisations LPP sans activité lucrative

Selon les cas, une période prolongée sans revenu se traduit par un manque à combler dans votre prévoyance.

Le cas du congé sabbatique

Lorsque l’appel du large est plus fort que tout et que vous cessez votre activité lucrative le temps d’un congé sabbatique, vous pouvez maintenir votre couverture de prévoyance professionnelle. Dans ce cas-là, vous devez assumer la part employeur en plus de la part employé. À défaut, nous vous recommandons de racheter des mois de cotisations dès que vous aurez à nouveau un revenu régulier.

Le cas particulier du chômeur âgé

L’art 47a LPP vous offre, à partir de 58 ans, la possibilité de maintenir vos cotisations auprès de votre institution de prévoyance si votre employeur met fin à votre contrat. Vous devez payer les cotisations risques (décès et invalidité) et, si vous le souhaitez, les cotisations épargne (retraite). Si vous choisissez de poursuivre le versement des cotisations sur votre compte individuel épargne, elles seront identiques que lors de votre activité lucrative, mais vous devrez alors vous acquitter de l’entier des cotisations, c’est-à-dire la part employeur et la part employé. Votre institution vous renseignera volontiers sur les conditions.

Les cotisations en cas d’incapacité de travail

En cas d’interruption de travail pour raisons médicales (accident ou maladie), les cotisations LPP sont garanties tant que le contrat vous liant à votre employeur n’est pas résilié.

Les cotisations en cas d’invalidité

En cas d’invalidité (interruption de travail de longue durée et versement de rentes AI et LPP), votre compte épargne sera alimenté des bonifications vieillesse sur la base de votre dernier salaire avant incapacité de travail jusqu’à la retraite en application de la LPP.

 

3. L’AVS

Toute personne domiciliée en Suisse, active ou non, doit payer les cotisations à l’assurance-vieillesse et survivants (AVS), à l’assurance-invalidité (AI) et aux allocations pour perte de gain (APG) dès le 1er janvier qui suit son 20e anniversaire. L’obligation de cotiser prend fin au moment où l’âge de référence est atteint. Contrairement aux possibilités existantes dans le 2e pilier, il est impossible de procéder à des rachats dans le 1er pilier.

Attention ! En cas de droit à une rente d’invalidité, de survivant ou de vieillesse, les impacts de lacunes de cotisations sont conséquents (réduction d’environ 2.3 % du montant de la rente par année manquante). Il est donc important d’éviter ces lacunes.

Lors de la cessation de l’activité lucrative avant l’âge de référence

Dans le cas d’une retraite anticipée, vous êtes considéré comme « personne sans activité lucrative ». Vous devez vous annoncer comme telle auprès d’une caisse de compensation et vous acquitter des cotisations. L’obligation de cotiser prend fin lorsque vous atteignez l’âge de référence. En revanche, vous n’avez pas à payer de cotisations si votre conjoint exerce une activité lucrative et verse au moins le double de la cotisation minimale. Cela vaut aussi pour l’année de conclusion ou de dissolution du mariage.

Lors de la perception d’indemnités de chômage

Lorsque vous êtes inscrit au chômage, des cotisations à l’AVS/AI/APG sont déduites des indemnités de chômage. Il n’y a donc pas de lacune de cotisations. En revanche, si vous êtes en fin de droit de chômage, vous devrez vous affilier comme « personne sans activité lucrative » auprès d’une caisse de compensation.

Lors de la perception de prestations en remplacement du salaire

Si vous êtes en incapacité de travail et que vous bénéficiez d’indemnités journalières de maladie ou d’accident, vous devez vous affilier comme « personne sans activité lucrative » auprès d’une caisse de compensation. Rentrent aussi dans ce cas de figure les rentes suivantes :  les rentes de survivant du 1er pilier, d’invalidité du 1er pilier et de vieillesse anticipée. À noter qu’aucune cotisation à l’AVS/AI/APG n’est prélevée sur ces différentes prestations. En revanche, les cotisations à l’AVS/AI/APG sont déduites :

  • des allocations perte de gain en cas de maternité,
  • des allocations à l’autre parent,
  • des allocations de prise en charge,
  • ou en cas de service militaire, service civil ou protection civile.

Il n’y a donc pas de lacune de cotisations, donc aucune démarche à entreprendre.

En cas de travail à temps partiel (moins de 50%)

Si vous travaillez à temps partiel, soit à moins de 50 % ou moins de neuf mois durant l’année, vos cotisations risquent d’être trop faibles. Vous êtes en principe considéré comme une personne sans activité lucrative, raison pour laquelle vous devrez vous affilier à une caisse de compensation. Actuellement, la cotisation annuelle minimale est de CHF 514.

Vous trouvez le montant de cotisation correspondant à votre propre situation sur le site de l’AVS .

Année sabbatique non rémunérée

Si vous décidez de suspendre votre activité pour une année, vous devrez néanmoins cotiser à l’AVS comme une personne sans activité lucrative. Notez que pour un congé plus court, la cotisation minimale est déjà couverte par les mois durant lesquels vous avez travaillé.

Départ à l’étranger

En cas de départ de la Suisse, vous n’êtes plus obligatoirement assujetti à l’AVS. Si vous êtes un ressortissant suisse ou un ressortissant d’un État membre de l’UE ou de l’AELE et que vous vous établissez hors de l’UE ou de l’AELE, vous avez la possibilité, sous certaines conditions, d’adhérer à l’assurance facultative. Vous pouvez ainsi continuer à accumuler des années de cotisations. Sans quoi vous réduiriez fortement le montant de votre rente AVS dès l’âge de référence.

À noter que pour vous assurer facultativement, vous devez remplir les conditions suivantes :

  • Posséder la nationalité suisse ou celle d’un État membre de l’UE ou de l’AELE,
  • Avoir un domicile hors de l’UE et de l’AELE,
  • Ne plus être assuré à l’AVS obligatoire,
  • Avoir été assuré pendant au moins cinq années consécutives à l’AVS immédiatement avant la sortie de l’assurance obligatoire.

Pour adhérer à l’assurance facultative, vous devez présenter une demande d’adhésion à la Caisse suisse de compensation à Genève ou à la représentation suisse compétente à l’étranger (ambassade ou consulat).

Pour toute question concernant vos cotisations, n’hésitez pas à vous adresser aux ressources humaines de votre entreprise. En tant que spécialiste des assurances sociales, HOTELA se tient également à votre disposition pour vous accompagner dans vos démarches. N’hésitez pas à nous contacter.